Page:Bouasse - Optique géométrique élémentaire, Focométrie, Optométrie, 1917.djvu/146

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Om appelle grossissement le rapport :

.

Il dépend de l’observateur : il est plus petit pour un myope que pour un emmétrope ; il ne caractérise rien du tout.

Par convention, et pour sortir de cette indétermination, les opticiens ont inventé un œil moyen auquel ils ont imposé la distance optima de vision distincte  ; ils avaient même d’abord choisi 30 cm. Le grossissement commercial d’une loupe est donc conventionnellement le quotient de 25 par la distance focale principale énoncée en centimètres.

Le grossissement d’un verre d’un centimètre de distance focale est 25.

Il est clair que donner le grossissement pour une valeur fixe conventionnelle, revient à donner la distance focale f ou la puissance 1 : f. Mais le système commercial fournit des nombres plus grands et plus flatteurs sur un catalogue. Quand une convention est claire, quand elle est généralement adoptée, je ne vois pas l’utilité d’en changer ; je ne suis pas parmi les imbéciles qui s’imaginent faire avancer la Science parce qu’ils ont modifié quelques appellations.

La formule : appelle une remarque.

Faut-il conclure qü’il est préférable de posséder un punctum proximum très éloigné, parce qu’alors l’emploi des loupes est plus avantageux ? C’est comme de dire qu’il est préférable d’avoir un fort appétit parce qu’il est agréable d’assouvir sa faim. À quoi l’homme d’appétit médiocre répond qu’il économise le prix d’achat des aliments. Il est incontestable que, pour des acuités égales, un myope se passe de loupe quand un hypermétrope en est incapable. Je ne vois pas que ce soit une raison pour déclarer le myope supérieur ou inférieur à l’hypermétrope.

Ce sont là des questions oiseuses. Aussi bien quand un myope et un hypermétrope se servent de la même loupe, la discussion du § 80 montre que le myope n’est pas nécessairement avantagé.

Remarque. — Pour des observations de longue durée sur des objets qui peuvent être placés à une distance invariable de la loupe (micromètre d’un microscope, réticule d’une lunette), on amène systématiquement leur image au punctum remotum, de manière à ne pas fatiguer l’œil. Voici comment on procède : on regarde un objet éloigné de manière à relâcher l’œil ; puis brusquement on regarde à travers la loupe : on doit voir avec netteté l’image de l’objet, avant que l’œil ait le temps d’accommoder.

82. Loupe de Stanhope. Doublets.

1o. — Loupe de Stanhope.

C’est un cylindre de verre dont une des faces est sphérique ; l’autre est généralement plane. Sur cette face on colle la microphotographie d’un paysage, d’un monument ; elle apparaît très grosse quand on met l’œil en V.