Page:Bouasse - Optique géométrique élémentaire, Focométrie, Optométrie, 1917.djvu/238

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on peut remplacer l’auge de sel gemme par un ballon de verre rempli de la solution d’iode dans le sulfure : au foyer de cette espèce de lentille (§ 106) on obtient des effets calorifiques intenses.

4o. — Tout ce qui précède s’applique, mutatis mutandis, aux rayons ultra-violets.

Certains corps les transmettent sans presque les absorber, par exemple le quartz. D’autres les absorbent beaucoup, par exemple la vapeur d’eau. Conséquence : la radiation solaire est infiniment plus riche en radiations ultra-violettes sur les montagnes que dans la plaine ; à preuve, le coup de soleil inévitable quand on se promène sur les glaciers.

Comme nous allons le voir, les radiations ultra-violettes transportent une quantité si petite d’énergie que la pile ou le bolomètre les décèlent difficilement.

146. Énergie dans le spectre solaire en fonction de la longueur d’onde.

1o. — Nous voici donc parvenus à des résultats généraux. La lumière émise par les diverses sources est constituée par un ensemble de radiations simples, définies chacune par un paramètre que nous savons déterminer, sa longueur d’onde. Les prismes et les réseaux décomposent cet ensemble, le dispersent. La loi de dispersion, très simple pour les réseaux, varie suivant la matière du prisme. La quantité de chaque radiation est définie par l’énergie qu’elle transporte.

La composition de la radiation varie suivant les sources. Un poêle, une boule pleine d’eau chaude, sont des sources au même titre qu’un bec Auër. Mais une boule d’eau chaude n’envoie que des radiations invisibles, de grandes longueurs d’onde, tandis qu’un bec Auër émet, outre des radiations invisibles, des radiations d’assez petites longueurs d’onde pour être visibles.

2o. — Fixons les idées par l’étude de la radiation solaire.

Nous pouvons la considérer comme parfaitement déterminée, à la condition d’éliminer l’absorption atmosphérique, en opérant vers midi, par un temps parfaitement clair et sec, ou mieux sur une haute montagne.

Le problème consiste donc à comparer les énergies transportées par les diverses radiations en fonction de leur longueur d’onde, l’énergie transportée étant la seule commune mesure entre toutes les radiations.

Aux raies de Fraunhofer près, le spectre est continu ; les instruments de mesure (pile thermoélectrique linéaire, bolomètre) ont des dimensions très petites ; nous sommes naturellement conduits à opérer avec un réseau (par réflexion, pour éviter les effets d’absorption), de manière que les radiations soient étalées proportionnellement aux longueurs d’onde. La pile mesure alors l’énergie transportée par les radiations dont la longueur d’onde varie de λ – Δλ : 2 à λ + Δλ : 2, la variation Δλ restant invariable.