qu’ils peuvent absorber certaines radiations invisibles et en transmettre d’autres. En particulier, il existe des corps parfaitement opaques pour la lumière visible, et très transparents pour le spectre infra-rouge.
2o. — Pour le prouver, devant un arc Α plaçons un écran E percé d’un trou, que nous pouvons recouvrir à volonté d’un volet, puis à quelque distance une pile thermoélectrique (fig. 180).
Découvrons brusquement le trou ; nous mesurons l’intensité du faisceau envoyé, par la déviation de première impulsion de l’aiguille d’un galvanomètre relié à la pile.
FIGURE 180
Déterminons la déviation quand rien n’est interposé entre le trou et l’arc ; puis interposons une cuve C formée de glaces de verre, planparallèles. L’expérience montre que la déviation diminue : le verre absorbe donc, en partie, les rayons invisibles calorifiques. La déviation diminue davantage si nous remplissons la cuve d’eau ; c’est pourquoi, dans les cinématographes, on interpose une couche d’eau entre l’arc et le film ; sans cela le film brûlerait.
Au contraire, une plaque de sel gemme ne diminue pas sensiblement la déviation : ce corps est donc très transparent pour les radiations infra-rouges.
Interposons une auge en sel gemme remplie de sulfure de carbone ; nous vérifions ainsi la transparence du sulfure pour les rayons infra-rouges : c’est à peine si sa présence diminue la déviation de quelques centièmes.
Ajoutons au sulfure de l’iode qu’il dissout en grande quantité : nous constatons ce fait au premier abord étrange que la solution, parfaitement opaque pour les radiations visibles, est quasi parfaitement transparente pour les radiations infra-rouges.
3o. — La solution d’iode dans le sulfure permet donc de séparer les rayons obscurs des rayons lumineux. Au delà de l’auge, plaçons une lentille de sel gemme : au foyer conjugué de l’arc par rapport à cette lentille nous pourrons réunir les rayons calorifiques, y allumer du papier, y produire l’incandescence d’une feuille de platine. Le sulfure de carbone a malheureusement le défaut d’étre très inflammable. Il est bon de placer l’arc dans une caisse métallique percée d’un trou qu’on recouvre d’une lame de sel gemme. Au reste,