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Page:Bouasse - Optique géométrique élémentaire, Focométrie, Optométrie, 1917.djvu/298

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Nous revenons longuement là-dessus dans notre Cours d’Optique géométrique supérieure.

189. Causes de l’astigmatisme de l’œil.

1o. — Astigmatisme cornéen.

L’astigmatisme de l’œil est principalement dû aux courbures inégales de la cornée.

Peignons en blanc un disque métallique percé d’un trou central. Traçons concentriquement au trou des circonférences noires se détachant bien sur le fond blanc. Fixons normalement au disque un petit viseur passant dans le trou central. Enfin établissons le disque verticalement, le viseur horizontalement par conséquent.

Nous obtenons un opthalmomètre.

L’œil de l’observé, dont la tête est maintenue immobile, est placé dans le prolongement de l’axe de la lunette et doit regarder le centre de l’objectif. Les circonférences verticales donnent sur la cornée des images virtuelles que l’observateur voit dans le viseur. En faisant la figure, on vérifiera que tout se passe comme dans les méthodes d’essai de Foucault (voir mon Cours sur la Construction…) : chaque portion de la cornée ne sert à réfléchir qu’une très petite portion du disque.

On vérifie immédiatement si la cornée est de révolution : les cercles ont des cercles pour image. Généralement ce sont des ellipses dont les axes sont l’un vertical, l’autre horizontal.

On corrige l’astigmatisme de l’œil à l’aide de verres cylindriques de puissances convenables et convenablement orientés.

Ici une remarque est nécessaire.

Dans mon Cours sur la Vision…, j’étudie sous le nom de Listing la loi de rotation de l’œil. Les plans de l’œil qui sont vertical et horizontal dans la position dite primaire (position naturelle de l’œil regardant l’horizon), ne le sont plus quand la direction de visée est en dehors des plans horizontal et vertical qui coïncident avec les précédents dans la position primaire. Les plans de symétrie optique de l’œil ne coïncident donc plus avec les plans de symétrie du verre correcteur : l’astigmatisme n’est plus corrigé. En définitive, un verre astigmate ne peut corriger l’astigmatisme de l’œil que si la direction de visée reste dans deux plans, l’un horizontal, l’autre vertical, plans qui sont ordinairement les plans de symétrie optique de l’œil.

Une autre remarque s’impose.

Assurément tout élément de surface infiniment petit a deux plans de symétrie qui en sont les sections principales. Mais nous avons déjà dit qu’il est impossible de considérer la surface utile de la cornée comme infiniment petite, le terme de comparaison étant son rayon de courbure qui est de l’ordre de 8 mm. Considérée dans son ensemble, la cornée n’a donc généralement pas deux plans de symétrie rectangulaire passant par la normale d’aucun de ses points :