Page:Bouasse - Optique géométrique élémentaire, Focométrie, Optométrie, 1917.djvu/297

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La caustique verticale du point Α de α et la caustique horizontale du point B de β doivent être simultanément sur la rétine. D’où résulte que l’œil d’Helmholtz était plus courbe dans le plan de symétrie vertical que dans le plan de symétrie horizontal ; ce qu’indiquent les lettres P et M.

Les figures 219 et 220 assimilent l’œil à une lentille astigmate. C’est ainsi qu’on répétera les expériences.

4o. — On peut disposer l’expérience autrement (fig. 220).

FIGURE 220

À l’aide d’un écran percé d’une fente mince, Young ne laissait parvenir à son œil que les rayons émis par un point lumineux dans le plan vertical ou dans le plan horizontal (plans de symétrie de son œil). Pour une accommodation bien déterminée, il voyait stigmatiquement le point lumineux distant de 30cm pour la fente verticale, de 21cm pour la fente horizontale. La première expérience amène sur la rétine la caustique horizontale (réduite à un point par la fente verticale) d’une source ponctuelle V située à 30cm de l’œil ; la seconde amène sur la rétine la caustique verticale (réduite à un point par la fente horizontale) d’une source ponctuelle M située à 21cm de l’œil. Éloignons cette dernière source jusqu’à 30cm, la caustique verticale correspondante se rapproche. Donc les rayons émis par un point forment à travers l’œil de Young deux droites caustiques, la verticale plus rapprochée de l’objet que l’horizontale. Donc les sections horizontales de l’œil d’Young étaient plus courbes que les sections verticales ; ce qu’indiquent les lettres P et M.

Pour être rigoureux, il faut parler des droites caustiques de l’œil, et non de ses focales. Les faisceaux qui pénètrent dans l’œil non diaphragmé ne sont pas assimilables à des pinceaux infiniment minces. Car les dimensions de la pupille ne sont pas petites par rapport à sa distance à la rétine, et c’est par ce rapport qu’il faut évaluer l’ouverture pour les phénomènes qui nous occupent. Il est curieux que la théorie des pinceaux et des focales ait été faite par Sturm pour expliquer les phénomènes dans l’œil, et que précisément elle s’applique non pas au faisceau lumineux considéré dans son ensemble, mais seulement aux éléments de ce faisceau.