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PENDULE, SPIRAL, DIAPASON
MESURE DES FORCES ET CHRONOMÉTRIE
APPLICATION À L’HORLOGERIE




CHAPITRE I


ÉCHAPPEMENTS D’HORLOGES


Mes lecteurs habituels savent avec quel soin sont tracées les figures de mes Cours. Je crois cependant devoir les prévenir qu’ils ne comprendront bien les phénomènes qu’en voyant fonctionner des modèles construits à une échelle 10 à 20 fois plus grandes que les pièces usuelles. Un laboratoire de Mécanique raisonnablement installé doit contenir, en état de fonctionner, tous les mécanismes décrits dans ce Cours : aux étudiants d’exiger qu’on les mette entre leurs mains convenablement grossis. Cela vaudra mieux pour leur éducation d’ingénieur qu’une machine de deux cents chevaux ou l’installation d’une turbine gigantesque. Puisqu’on trouve de l’argent pour ces inutilités, on en trouvera pour les modèles infiniment moins coûteux que je déclare indispensables.


1. Position du problème.

1o — Dans tout appareil d’horlogerie (exception faite pour les systèmes utilisant le pendule conique) on trouve un motéur (poids ou ressort), un rouage, un échappement et un régulateur oscillant. L’échappement joue le double rôle de laisser tourner le rouage d’un certain angle à chaque demi-oscillatipn (battement) du régulateur, et de fournir au régulateur l’énergie nécessaire à l’entretien de son mouvement, malgré les frottements inévitables.

De cette définition même résulte que le mouvement des horloges et chronomètres est saccadé (non pas continu). C’est un phénomène mécanique bien curieux qu’on n’ait jamais obtenu par un mouvement continu (pendule conique) la précision que fournit le mouvement saccadé.

Le cas le plus simple est qu’à chaque demi-oscillation du régulateur, le rouage avance d’une certaine quantité, puis s’arrête. L’échappement est dit à repos.