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Page:Bouchard - Les Chasseurs de noix, 1922.djvu/233

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Ils firent comme l’avait dit Le Suisse et, le jour suivant, vers midi, ils étaient rendus au pied du rapide et les sacs d’amandes rechargés à bord du canot.

Ils mangèrent de bon appétit, puis reprirent leurs avirons. Une couple d’heures plus tard, ils débouchaient dans la rivière Massawippi, après s’être arrêtés quelques minutes près du confluent des deux rivières, afin de cueillir des cenelles sauvages, dont un arbrisseau sur la berge de la rivière Coaticook était couvert, et que les gelées avaient rendues excellentes à manger. Afin de sauver du temps, Roger avait sauté à terre et s’était contenté de couper un faisceau de branches, se réservant d’en détacher les fruits une fois dans le canot.

XXXIII

PRISONNIERS

Les deux aventuriers s’étaient remis aux avirons et descendaient le cours de la Massawippi depuis environ une demi-heure. Ils venaient de dépasser l’embouchure de la petite rivière au Saumon, quand Roger, qui avait repris son poste à l’avant du canot, vit tout à coup, à trois ou quatre portées de fusil plus bas, un autre canot qui contournait un coude de la rivière et venait à leur rencontre. Ce canot était monté par deux sauvages qui, en apercevant nos deux amis, se jetèrent à terre. Roger et Le Suisse, à qui son compagnon venait d’indiquer le canot étranger du geste et sans dire un mot, en firent autant, mais en ayant soin de remonter un peu la rivière et d’atterrir