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Page:Bouchard - Les Chasseurs de noix, 1922.djvu/232

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verses, à mi-distance entre le sol et le toit. En guise de porte, ils coupèrent de grosses bûches, qu’ils empilèrent les unes par dessus les autres, à partir du sol jusqu’au dessus de l’ouverture. Après en avoir bouché tous les interstices avec de la mousse et de l’argile, comme pour les murs, ils entassèrent autour de la cabane, aussi bien que devant la porte, toutes les grosses pierres qu’ils purent trouver et transporter.

Cette dernière précaution devait, dans l’opinion de Le Suisse, protéger leur hutte contre l’assaut des glaces, au cas où il y aurait, comme cela arrive quelquefois dans ces parages, une subite crue de la rivière au commencement de l’hiver.

Ce travail leur prit deux jours. Ils eurent juste le temps, à la fin du deuxième jour, de tout mettre en ordre dans leur canot, afin d’être prêts à partir en s’éveillant le lendemain. Puis ils se couchèrent dans l’appentis attenant à leur hutte.

Le lendemain, au point du jour, ils se mettaient en route et commençaient leur long voyage de retour.

Nos deux chasseurs descendirent le cours de la rivière toute la journée, et ils vinrent camper, le premier soir de leur voyage, à environ une lieue du confluent de la Coaticook et de la Massawippi. Ce fut un rapide qui les arrêta là.

— Si le canot n’était pas aussi chargé, nous risquerions de sauter le rapide sans rien déranger, dit Le Suisse, mais, chargés comme nous le sommes, c’est impossible. Demain matin, nous transporterons chacun une dizaine de sacs d’amandes au pied du rapide, puis nous le sauterons en canot avec le reste de la charge.