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Page:Bouchard - Les Chasseurs de noix, 1922.djvu/235

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— Qui pensez-vous que peuvent être ces sauvages ? demanda Roger à voix basse, quand ils se furent cachés.

— Je l’ignore absolument !… Je ne crois pas, cependant, que ce soit des amis, car ils se sont cachés trop précipitamment en nous apercevant.

— Nous ne sommes pas très éloignés du pays des Abénaquis, n’est-ce pas ? C’est peut-être un parti de chasse de cette nation, en tournée par ici ?

— Il est vrai que nous ne sommes pas loin du pays des Abénaquis ; mais nous ne sommes pas loin, non plus, du pays des Iroquois. Je crois plutôt que nous avons affaire à un parti de cette dernière nation, revenant d’une tournée de déprédations dans la colonie et s’en retournant dans son pays par cette route.

— Qu’allons-nous faire pour nous en assurer ?

Ce que nous avons de mieux à faire est de laisser notre canot ici et d’aller en reconnaissance par terre.

En disant ces derniers mots, Le Suisse s’était levé et examinait l’amorce de son fusil. Quand il se fut assuré que tout était en ordre de ce côté et que son couteau jouait bien dans sa ceinture, il fit signe à Roger, qui, de son côté, avait pris les mêmes précautions, de le suivre. Puis ils se mirent à marcher prudemment, en se dissimulant derrière les arbres et en évitant de faire le moindre bruit.

Mais ils avaient à peine fait une dizaine de pas qu’un sifflement se faisait entendre et qu’un tomahawk, ou hache de guerre des sauvages, traversait l’air en tournoyant et venait enfoncer son taillant