Page:Bouchaud - La France éternelle, 1918.djvu/20

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Quand les cultes rivaux ameutaient leurs fidèles,
Mis la victoire aux mains du vaillant roi Henri…

L’ère de la terreur ! La fin de Louis seize !
Des rafales sans nom soudain vont te meurtrir.
L’Europe dit : « Rends-toi, France, ou tu vas mourir. »
Or tu surgis plus belle après quatre-vingt-treize.

Les ans passent. Tu vois tomber Napoléon.
L’étranger, par deux fois, foule ta capitale ;
Il te ruine, chez toi comme chez lui s’installe,
Part et va te laisser sans fusil ni canon.

Mais pour te relever tu n’as pas besoin d’armes.
Lamartine et Hugo forgent en mots d’airain
Ta louange éternelle. Et, bientôt, Navarin
Aux ennemis du droit donne un sujet d’alarmes.

Anvers est pris. Voici la conquête d’Alger.
Peuples à qui le joug de l’oppression pèse,
Sur vous veille toujours notre race française,
Pour vous défendre prête à courir au danger…

Après soixante-dix, pays, tu te recueilles.
Tu replantes après le grand déboisement.
En dépit des éclats du molosse allemand,
À tes rejets nouveaux poussent déjà des feuilles.