ceux de Solleysel par exemple, s’ils ne voulaient pas cacher, quelquefois, l’impuissance de leur art derrière des formules et ordonnances impossibles à exécuter.
Mais si on est arrivé à donner à la thérapeutique une teinte un peu plus scientifique en associant les médicaments avec connaissance de cause, de façon à ne pas être exposé à avoir un tout inerte ou trop actif par les décompositions chimiques qui pourraient surgir du mélange, on est aussi obligé d’avouer que la thérapeutique est la moins avancée des sciences médicales. Cela tient au retard de la physiologie pathologique et à la complexité de composition des médicaments naturels, d’où la multiplicité de leurs effets et la difficulté de leur séparation et appréciation individuelle.
Car, il n’est pas aisé d’établir empiriquement les faits thérapeutiques, et il est difficile d’apprécier l’influence des agents pharmaceutiques, à cause de l’ignorance où l’on est, le plus souvent, de la marche qu’aurait suivie la maladie abandonnée à elle-même.
Malgré ces difficultés, si les médicaments étaient simples et doués chacun d’une seule propriété, bien nette et bien déterminée, leur histoire serait facile et leur emploi thérapeutique deviendrait par cela même plus sur et plus rationnel. Malheureusement il n’en est pas ainsi des médicaments allopathiques ; leurs vertus, à de rares exceptions près, sont toujours plus ou moins complexes et cette multiplicité de propriétés rend leur histoire pharmacologique compliquée et obscure et leur usage souvent très-incertain. Si nous prenons la noix vomique comme exemple, nous avons un mélange de trois alcaloïdes : la strychnine, la brucine et l’iguasurine. À part ce dernier dont les propriétés ne sont pas bien connues, nous