Page:Bouche - De la médecine dosimétrique.djvu/38

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

dans tous les cas comme en toute chose, car si généralement les alcaloïdes représentent les vertus des plantes d’où ils sont tirés, il y a des exceptions : ainsi, dans les labiées, on a un principe aromatique et un principe amer, principes qui ne sont pas toujours représentés dans l’extractif qui par cela est inférieur à la plante elle-même. La salicine ne représente pas l’écorce du saule, pas plus que le gentianin la gentiane elle-même.

Dans les plantes où il existe plusieurs principes, à part l’action spéciale de chacun d’eux, ils produisent par leur alliance naturelle des effets qui n’ont pas leur équivalent dans les principes extraits : ainsi l’opium jouit de propriétés anti-dysentériques qu’on ne trouve pas dans ses divers alcaloïdes ; la noix vomique et le quinquina ont des vertus toniques sur l’estomac qu’on chercherait en vain dans leurs alcaloïdes. On peut en dire de même de l’action fondante de la ciguë, des propriétés irritantes des ellébores.

D’autres fois les principes actifs sont trop énergiques pour être employés en nature, il faut les mitiger ; alors rien de plus simple que de les laisser au milieu des matières inertes qui les renferment naturellement, exemple : la moutarde et la cantharide.

Mais à part ces cas dont quelques-uns représentent seulement des actions diététiques, nous disons que nous avons des raisons plus graves que dans la médecine humaine pour adopter la pharmacopée dosimétrique.

On sait, en effet, les difficultés qu’il faut surmonter quand on est obligé d’administrer de force à un grand animal un électuaire ou un breuvage quelconque, les accidents qui peuvent en résulter soit pour la bête, soit pour l’opérateur, et les pertes de médicament qui ont toujours lieu malgré les plus grandes précautions.