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aux ouvriers d’une fabrique, aux artisans d’une rue, qu’en se réunissant pour s’approvisionner ou prendre leurs repas en commun, ils économisent sur l’achat, sur le combustible, sur le temps, et gagnent sur la qualité ; veiller à ce que les enfans ne soient pas employés trop jeunes à des travaux insalubres, ou au-dessus de leurs forces, et qui, minant leur santé, arrêtent leur développement intellectuel.

Jusqu’au jour où ces mesures pourront être prises d’un accord unanime et favorisées par les lois de tous les états civilisés, se croiser par département, par arrondissement, par commune, par ville ou par village, contre la misère ; en d’autres termes, se cotiser pour y soulager les indigens en leur fournissant du travail, et pour nourrir à domicile ou placer dans les hospices les vieillards et les infirmes.

Si la cotisation est insuffisante pour subvenir à toutes ces charges, si l’on ne peut pas attaquer la pauvreté de front et annuler d’un coup la mendicité ; s’il n’est ni ville, ni commune, ni département, ni gouvernement même qui soit assez fort pour le faire, je demanderai que chaque individu le tente selon ses moyens ; et ne soignât-il qu’un seul pauvre, qu’un seul enfant de pauvre, n’arrêtât-il les courses que d’un seul mendiant, il aura rendu un immense service au pays et à l’humanité, et probablement il aura dépensé moins qu’il n’eût fait en répandant au hasard des miettes de pain ou des poignées de liards qui, loin d’adoucir le mal et le guérir, l’enveniment et l’étendent.

En résumé, c’est à toute personne aisée à prendre sous son patronage un ou deux ou trois malheureux qu’elle se chargera d’aider ou du moins de surveiller, de diriger et d’encourager au travail.

Et pour ceci, il est d’abord nécessaire de bien connaître la situation de chacun, et d’avoir dans les mairies l’état exact, non-seulement des invalides, mais de tous