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puis saint, né en 1538 à Arona, mort en 1584, était neveu du pape Pie IV ; il n’avait que vingt-quatre ans quand il fut revêtu de la pourpre. Ce fut un autre cardinal de ce nom, et cousin de celui-ci, qui fonda la bibliothèque ambrosienne de Milan.

Vers une heure, nous sommes à la station où l’on trouve la diligence du Simplon. Je remarque ici des individus en costume bizarre et munis de longs bâtons ferrés ; on me dit que ce sont des touristes allemands qui vont à pied traverser les Alpes. C’est sur ce point que commence ou finit la route du Simplon, dont l’un des auteurs est M. Polonceau, mon parent et ami, depuis ingénieur en chef à Versailles et auteur de travaux qui ont illustré son nom.

Deux grands bateaux accolés voyagent de conserve à l’aide de leur voile, carré long, placée à l’avant. Ces bateaux rappellent les pirogues doubles ou de guerre des Océaniens.

À deux heures, nous sommes en face d’un village placé au pied d’un éboulement. Je remarque, sur la rive, un enfant qu’on vient de raser, car je vois à ses pieds une masse de cheveux et le barbier tenant encore son rasoir. Je me demande si, dans ce pays, on tond les gamins comme ailleurs les moutons. Celui-ci paraît très-heureux de l’opération qu’on vient de lui faire ; il rit, il chante, il gambade et nous fait la grimace : c’est d’ailleurs un fort bel enfant.

Bientôt nous découvrons Pallanza, beau bourg dont on cite l’église que nous n’avons pas le temps de voir.

Nous avons ici une véritable apparition : c’est un canot aussi élégant que léger, dont je lis le nom, la