Page:Boucher de Perthes - Voyage à Aix-Savoie, Turin, Milan, retour par la Suisse.djvu/114

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Sylphide. Il est manœuvré par trois jeunes filles, dont deux rament, tandis que la troisième tient la barre du gouvernail. On reconnaît, à leur ressemblance et à la parité de leur costume, que ce sont trois sœurs. La plus âgée paraît à peine avoir vingt ans. À la facilité avec laquelle elles manœuvrent leur embarcation autour de notre vapeur, on voit qu’elles en ont l’habitude. L’élégance de leur mise annonce qu’elles appartiennent à quelque riche famille. Sont-ce des Anglaises ou des Italiennes ? À leur chevelure d’ébène, à leur pâle visage où resplendissent de beaux yeux noirs, je crois reconnaître des Italiennes. Elles sont vêtues de blanc, coiffées de chapeaux de feutre ronds et plats, ornés d’une plume et d’un ruban noirs. Il est impossible de rien voir de plus charmant que ce trio ramant. Leur famille habite sans doute une de ces jolies villas qui entourent Pallanza, et dont on aperçoit les beaux jardins. Mais la vapeur, qui recommence à ronfler, nous éloigne de ces belles naïades sur le compte desquelles je ne puis vous en apprendre davantage.