Page:Boucher de Perthes - Voyage à Aix-Savoie, Turin, Milan, retour par la Suisse.djvu/139

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jourd’hui qu’il est si facile et si peu coûteux de se procurer la ressemblance au moyen de la photographie, chaque ville devrait avoir la collection de ses hommes célèbres ou utiles, ainsi que de ses autorités municipales. On pourrait aussi, à Paris, dans chaque ministère, joindre aux dossiers les figures des magistrats, des administrateurs, des militaires et marins qui se distingueraient, sans oublier d’y mettre les noms, car c’est par cette omission que tant de vieux portraits, qui auraient été précieux pour l’histoire du pays et des familles, sont tombés dans la catégorie des croûtes et dans le domaine du marchand de bric-à-brac qui vend cinq francs ce qui en a coûté cent, et qui en vaudrait mille si on en connaissait l’histoire.

Zurich a aussi sa bibliothèque cantonale possédant vingt-quatre mille volumes, et celle des sciences naturelles, toutes les deux ouvertes aux lecteurs ; sans compter de riches bibliothèques particulières. Aussi, en Suisse, les individus ne sachant ni lire ni écrire sont aussi rares qu’ils sont communs chez nous, où il en sera toujours ainsi tant que l’enseignement ne sera pas gratuit et obligatoire.

Ma seconde visite fut au tombeau de Lavater, que le pape aurait dû canoniser, tout protestant qu’il était, car je ne doute pas que saint Pierre, passant sur l’inconvénient, ne lui eût ouvert les portes du paradis, sauf à l’y convertir ensuite.

La troisième est pour M. Ferdinand Keller, président de la Société des Antiquaires de Zurich, avec qui j’étais depuis longtemps en correspondance, savant bien connu par d’intéressants mémoires, notamment sur les anti-