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moins jusqu’à un pied de profondeur, ce qui suffit pour semer diverses espèces de légumes. »

Les eaux du lac contribuent à produire une belle température. Elles sont peu profondes l’espace de plusieurs milles ; elles se réchauffent facilement aux rayons du soleil et répandent une douce chaleur sur les campagnes environnantes. Le lac est aussi entouré de montagnes qui, à la vérité, s’en éloignent jusqu’à 35 milles du côté nord et ouest ; mais elles le préservent du vent du nord-est qui devient plus sec et plus léger pendant qu’il est le fléau de la rive sud du St-Laurent.

Le sol est très fertile, et il est reconnu que le blé du lac St. Jean est supérieur à celui de la province d’Ontario.

Pendant mon voyage je remarquai qu’on semait une grande quantité de ce que l’on appelle le blé-d’orge. L’épi n’est pas aussi long que celui du blé ordinaire ; mais on m’a dit qu’il donnait un rendement plus considérable. Il y aurait une différence de 2 à 3 minots de plus pour un de semence. On m’a cité le fait que cinq minots de blé d’orge de semence ont donné 106 minots. Cependant cette espèce de blé fait un pain plus sec, et j’ai rencontré des personnes qui m’ont dit préférer le blé à long épi.

On a eu raison de dire que le Saguenay serait dans l’avenir le grenier du Bas-Canada. Sir William Logan qui a fait l’exploration de ce territoire pour le département géologique a déclaré qu’on ne saurait trouver nulle part un sol d’alluvion d’une aussi grande épaisseur, un fond d’argile sous lequel on rencontre partout une couche de pierre calcaire.

Dans la province on parle beaucoup à l’heure qu’il est de la culture de la betterave à sucre. En exami-