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peut transporter facilement ses produits vers les grands centres. L’industrie fleurit dans ces endroits, Sherbrooke et Coaticook rivalisent d’efforts, et les exigences du défrichement des terres diminuent avec les progrès qui se réalisent de tous côtés.

C’est donc vers le nord que doivent particulièrement se diriger nos regards, car là nos forêts sont encore intactes, nos terres sont vierges et il y a de l’espace pour une population forte et nombreuse. Ce qu’il faut ce sont des routes pour permettre au défricheur de pénétrer à l’intérieur du pays et de s’établir là où maintenant il n’existe qu’un domaine inexploité et improductif pour notre province.

Il ne faudrait pas croire qu’au-delà de la chaîne des Laurentides le climat est beaucoup plus froid qu’ailleurs. Au contraire. La vallée du lac St. Jean, par exemple, offre un climat aussi doux que celui de Montréal, les gelées d’automne sont tardives et le printemps y commence deux semaines plus tôt qu’à Québec, et même davantage.

« Le climat du lac St. Jean, disaît M. Bouchette il y a déjà un demi siècle, est aussi doux et même plus doux que celui de Montréal. Quant à Chicoutimi les oignons, les patates et les choux gelaient le 23 septembre 1832, ils étaient restés absolument intacts au lac St. Jean jusqu’au 12 octobre. On peut cultiver même le melon sur les bords du Lac, et les nuits sont moins froides que dans le reste du pays. En 1828 la récolte manquait presque complètement dans le district de Montréal et dans le Haut-Canada, tandis que le blé du lac St. Jean était venu très bien. Avant même que le lac St. Jean ne soit libre de glace au printemps, la terre y est propre à la culture, du