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SEPTIÈME LETTRE.

À bord du Saint Laurent, 29 août.

Dans ma lettre d’hier je vous parlais de la fertilité du territoire du Saguenay et des espérances qu’il fait concevoir pour la colonisation de nos terres incultes, J’indiquais aussi ce que le commerce d’exportation est en droit d’attendre d’un domaine où le blé peut donner un si fort rendement, où l’élevage des animaux peut se faire sur une aussi grande échelle. Cependant l’avenir du Saguenay est subordonné à une question vitale pour les habitants qui y sont établis Toutes les facilités offertes à l’agriculture, au commerce et à l’industrie manufacturière ne seront rien ou à peu près rien, tant que des communications rapides n’auront pas été établies avec les grands centres de la province. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, le Saguenay ne sera véritablement un pays d’avenir que lorsqu’un chemin de fer l’aura mis en relation directe avec le reste du pays. Tout est là, et c’est la question à l’ordre du jour pour l’intelligente population de ce beau territoire. Elle le comprend si bien qu’elle soupire après l’instant où il lui sera donné de voir la locomotive traîner à sa remorque des chars chargés de produits agricoles,

C’est quand on est sur les lieux qu’on remarque l’isolement dans lequel se trouve cette brave colonie. Ayant à franchir des distances de 10, 20, 30 et 35 lieues pour venir à Chicoutimi ou à St. Alphonse ; étant obligé de parcourir de nouveau ce chemin pour