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connu, il ne serait pas en chambre. Évidemment il se vante ; il sait mieux que cela. M. Beaudet possède le meilleur caractère du monde. Gai à la manière du canadien, il aime à rire et réussit à merveille à dérider la figure même la plus sérieuse. À voir son caractère enjoué, on ne soupçonnerait guère qu’il a passé sa vie à faire des chiffres et à diriger de grandes opérations commerciales C’est un des marchands de Québec les plus en renom et les plus avantageusement connus comme financier. S’il n’en eut pas été ainsi, notre autre compagnon de voyage, M. James Ross, homme dix fois millionnaire, ne se serait pas associé à lui pour construire le chemin de fer de Québec au lac St. Jean.

M. Messiah qui est le correspondant du grand organe du parti conservateur, dans Ontario, le Mail, est également au nombre des excursionnistes ; il veut voir ce qui en est du lac St. Jean, et sa présence dans cette partie reculée de notre province sera vue avec satisfaction.

M. George Beaudet, fils du député, est aussi du voyage. Plein de vie et d’espérances comme on l’est à 20 ans, ses goûts le portent vers la culture de la terre, et avant de partir pour aller suivre le cours de l’école d’agriculture de Guelph, dans la province d’Ontario, il veut se choisir un lot de terre au Saguenay. C’est une excellente idée que celle-là, et il serait à souhaiter qu’un plus grand nombre de nos jeunes canadiens instruits et intelligents se livrassent à l’agriculture au lieu d’aller encombrer les professions libérales et de végéter dans un bureau d’avocat ou une étude de notaire. Ce jeune monsieur est accompagné de sa mère qui, avec une sollicitude bien naturelle,