Page:Boucher de la Bruère - Le Saguenay, lettres au Courrier St. Hyacinthe, 1880.djvu/42

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
42

direction nord-ouest atteindra la rivière Batiscan et, passant à travers la belle vallée qu’arrose ce cours d’eau, il se rendra directement au lac St. Jean, à Notre Dame du lac probablement, en longeant le lac Édouard et le lac des Commissaires.

D’après le rapport des explorateurs la vallée de la Batiscan renferme des terres très propres à la culture et bien fertiles, et, dans mon voyage, on m’a dit qu’en arrière du lac St. Jean, les colons pénétraient dans l’intérieur et formaient même déjà des établissements dans les environs du lac des Commissaires. Ils étaient satisfaits de la qualité du sol.

Il n’y a aucun doute que ce chemin trouvera un aliment puissant dans le commerce de bois qui ne fera que se développer dans cette belle région forestière. Entre Québec et le lac St. Jean, il traversera treize rivières importantes qui seront comme autant de points où l’industrie prendra son essor.

M. l’Arpenteur Horace Dumais, chargé par le gouvernement provincial de faire une exploration du pays compris entre le lac St. Jean et la rivière St. Maurice, en 1874, écrivait au ministre des terres de la Couronne que les vallées de la Ouiatchouane, de la Bostonnais, de la Batiscan, de la petite Bostonnais et de la Croche contiennent presqu’un million d’acres de terres arables dont la moitié se trouve dans le comté de Chicoutimi. On comprend qu’avec de telles données, on ne peut que former des vœux pour la réussite d’une entreprise éminemment nationale et qui pourra rapporter à ses promoteurs d’excellents bénéfices.

Je termine ici mes remarques, en demandant pardon au lecteur pour le peu d’ordre que j’ai apporté dans ma narration, mon but en écrivant ces lettres