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Drummond et Arthabaska, de Richmond, de Mégantic, une partie de Lothinière et de Dorchester n’étaient rien avant d’être sillonnés par ce chemin : c’était l’immense forêt, sans habitations ! Que le regard se promène aujourd’hui sur le même espace de terrain, et il sera étonné des défrichements qui ont été faits depuis 1850. Tout est vie et mouvement dans les townsbips de l’est ; le commerce s’est développé avec une rapidité étonnante ; il y a là une population pleine d’espérances, parce qu’elle possède un chemin de fer qui est pour elle un bienfait inestimable.

Ils sont donc prévoyants et pleins de patriotisme les hommes qui veulent doter la vallée du lac St. Jean d’un chemin de fer qui sera son salut et déterminera une population vaillante de jeunes colons à s’emparer du sol dans cette contrée si fertile et si pleine d’avenir. Ils sont prévoyants, car, aussitôt construit, ce chemin opérera les mêmes merveilles que le Grand Tronc a opérées dans l’est ; ils sont pleins de patriotisme, car ils auront contribué à ouvrir à la colonisation une des parties les plus importantes de la province de Québec.

Déjà les travaux de ce chemin sont commencés, et au 1er décembre prochain, 35 milles seront livrés au commerce entre Québec et St. Raymond. La compagnie qui est dirigée par des hommes comme MM. James Ross, E. Beaudet, W. Baby et autres a été fondée au capital de $5,000,000. Elle a obtenu du gouvernement provincial une subvention de $6000 par mille, jusqu’à concurrence de $600,000, et la ville de Québec accorde de son côté $2,500 par mille jusqu’à concurrence de $450,000.

La longueur de la voie ferrée sera à peu près de 175 milles. De St. Raymond le chremin prenant une