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l’urbanité qui caractérisent le prêtre canadien, et, après avoir pris un excellent déjeuner, à 8½ h. nous mettions pied dans les voitures qui devaient nous transporter au terme de notre intéressante excursion. Il n’y avait pas de temps à perdre, car le trajet est long.

Traînés par de vigoureux chevaux, nous pûmes bientôt, du sommet des élévations qui entourent St. Alphonse, contempler la baie et admirer la belle nappe d’eau miroitant aux chauds rayons du soleil, De ces hauteurs il y a un coup d’œil qui enchante, mais ce ne devait pas être le seul dans notre voyage et nous continuâmes notre route,

La première paroisse que l’on rencontre après avoir laissé St. Alphonse est celle du Grand Brulé. Le révérend M. F. X. Delâge qui en est le curé, nous reçut avec beaucoup de cordialité, C’est un de ces caractères réjouis qui ont constamment le sourire sur les lèvres et le bon mot à dire. L’établissement curial fait honneur au curé et aux paroissiens, et une visite à l’église nous permit de constater que le tout est tenu dans un ordre parfait, L’hon. Robertson crut devoir en complimenter le révérend M. Delâge.

Cette paroisse renferme environ 1600 âmes et sa fondation remonte à 1844. Le sol est bien cultivé ; il y a de beaux champs d’avoine et de blé, et, en dehors du village, nous remarquâmes dans un excellent pâturage un troupeau de bœufs de haute stature destinés à l’engrais.

Nous reprîmes notre voyage par le chemin Kénogami qui est la grande route carrossable du Saguenay. Il longe le lac St. Jean dans toute sa longueur, et s’étend sur un parcours d’environ 75 milles, jusqu’aux dernières limites de la colonisation sur la rivière