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DEUX DE TROUVÉES

CHAPITRE XII.

le tuteur.


Parmi la nombreuse clientèle du docteur Rivard, se trouvait la famille du juge de la Cour des Preuves de la N.-Orléans. Depuis un grand nombre d’années, le juge n’avait pas eu d’autre médecin, et il s’en était toujours trouvé satisfait, car outre la grande capacité du docteur, il était d’une ponctualité remarquable auprès de ses patients, n’hésitant jamais un seul instant à accourir auprès d’eux aussitôt qu’on le faisait demander, fut-ce de jour, fut-ce de nuit, fit-il beau, fit-il mauvais. Outre ces qualités, il ne présentait ses comptes que rarement, et attendait volontiers qu’on vint les lui payer, surtout lorsqu’il était certain de la solvabilité de ses débiteurs. Or, ce fut à l’occasion de l’un de ses comptes, que le docteur Rivard reçut le billet suivant, que la négresse, Marie lui remit à son retour de l’Hospice.

« Mon cher docteur,

Il y a longtemps que nous ne nous avons vu ; vous négligez vos patients quand ils ne sont plus que vos débiteurs et amis. Veuillez me faire le plaisir de venir prendre le thé ce soir, sans cérémonie ; nous causerons, et surtout n’oubliez pas votre compte que je désirerais solder. Votre, etc. — T. R. »

« N.-Orléans, 29 oct. 1836. »

— Bien ! se dit le docteur Rivard, quand il eut lu ce billet. Une invitation de la part de M. le juge de la Cour des Preuves, pour souper, causer et régler