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UNE DE PERDUE

Il sentait son haleine sur son visage… Pierre eut la force et la présence d’esprit de rester immobile, réprimant autant que possible jusqu’aux battements de ses artères. Peu à peu le reptile ramassa ses anneaux et se roula en spirales sur la poitrine de Pierre ; celui-ci, qui avait fermé les yeux, les sentit s’ouvrir malgré lui par un effet spasmodique des nerfs, et ils s’attachèrent sur ceux du reptile qui brillaient comme deux charbons ardents ; il vit sa tête immobile, sa gueule entr’ouverte et montrant ses longues dents si fines qui tuent avec tant de promptitude ceux qu’elles mordent. Attiré comme par une puissance magnétique, Pierre ne pouvait fermer les yeux ni les détourner de ceux du serpent. Il éprouva d’indicibles sensations, il sentait ses forces l’abandonner, son sang ne circulait plus dans ses veines, le vertige commençait à s’emparer de son cerveau… Il lui semblait voir les yeux du serpent grandir démesurément peu à peu ses paupières se fermèrent et tout son corps tressaillit convulsivement… Le serpent fit entendre un sifflement Pierre avait perdu connaissance ?


CHAPITRE XVI.

la délivrance.


Trim, en apprenant la mort de son maître, s’était d’abord laissé aller au plus violent paroxisme de douleur, puis surmontant cet excès et reprenant peu à peu ses esprits, il était parti en courant, pour aller