ironie, que l’âme de Pluchon sembla s’éteindre dans sa poitrine, tant il devint pâle.
— Vous demandez pardon, vous ! et qu’avez-vous qu’on puisse offrir en votre faveur ?
— Je vous découvrirai tout, si vous voulez m’entendre.
— Eh bien ! parlez, malheureux ! lui dit le capitaine en se rasseyant.
— Je ne demande qu’une grâce.
— Laquelle ?
— Que vous intercédiez pour moi.
— Pour vous ? et pourquoi ?
— Si je vous déclare le nom de celui qui a ourdi cette trame et dirigé ce complot ; je n’étais qu’une dupe, une pauvre misérable dupe d’un plus méchant que moi.
— Je ne vous crois pas ; c’est un subterfuge de votre part.
— Je suis prêt à l’affirmer sous serment.
— Voyons cela ; qu’est-ce que c’est ?
Pluchon raconta de point en point tout ce qui s’était passé entre lui et le docteur Rivard.
— Et vous m’assurez que ce n’est point une histoire inventée à plaisir ?
— Je le jure.
— Et vous êtes prêt à l’affirmer sous serment ?
— Oui.
— C’est bien, si ce que vous me dites est vrai, je tâcherai d’obtenir que vous ne soyez pas pendu ; vous en serez quitte pour le Pénitentiaire.
— Mieux vaut le Pénitentiaire que la corde ! répondit Pluchon en reprenant un peu d’assurance.