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UNE DE PERDUE

petit Alphonse Pierre, qui est mort à Natchitoches. J’étais, ainsi que M. Meunier, à son enterrement. M. Meunier avait son extrait de sépulture ; il en avait même deux ! Ah ! oui, je me rappelle, il en déposa une copie chez sieur Legros, notaire public, No 4, rue St. Charles. Oui, c’est ça ! Il n’y a qu’à lui envoyer demander. — Voulez-vous y aller, M. Lauriot ? ou plutôt non, attendez ; mon avocat ira. Et où avez-vous laissé le docteur Rivard ?

— Je l’ai suivi au sortir de sa maison. Il était pâle agité ; il entra chez un avocat, avec lequel il se rendit au greffe de la Cour des Preuves où il signa la pétition, qui demandait l’annulation du testament de M. Meunier pour cause de survenance d’héritier : de là, il est allé chez M. Pluchon ; de là, sur le marché aux légumes, où il s’informa à une petite fille de la mère Coco ; de là, il entra dans un café, où il prit un verre de vin, et se mit à lire les journaux, probablement en attendant le moment de se rendre à la cour. J’ai laissé quelqu’un à ma place pour le veiller.

— Vous avez bien exécuté votre commission. Je suis content de vous, M. Lauriot ; ne parlons pas de ce que je vous ai donné ce matin, et acceptez ceci en attendant ; ce sera toujours une vingtaine de piastres en à compte.

— Vous êtes trop généreux, M. de St. Luc.

— Prenez toujours ; c’est comme ça que je récompense ceux qui me rendent service. Maintenant vous pouvez aller à la Cour des Preuves surveiller ce qui s’y passera.

Aussitôt que maître Lauriot fut parti, le capitaine se mit à lire le testament. Il ne put retenir ses