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UNE DE PERDUE

— Qu’en dis-tu Clara ?

— Moué voulé bin itou !

— À la bonne heure ; je suis content que vous consentiez à vivre tous ensemble. Comme Pierrot et Jacques ont chacun cinq cents dollars et que Henri et Céleste n’auront à eux deux que quatre cents dollars, je leur donne cent dollars pour présent de noces ; et autant à Paul et Clara. Ainsi vous diviserez les profits et dépenses en quatre. Mais ce n’est pas tout. Vous n’auriez pas assez de deux mille piastres, pour acheter une terre et tout ce qui sera nécessaire à sa culture.

Je me propose d’acheter la terre de M. Coq-Quintal, un excellent homme, qui l’offre en vente. Elle contient deux cents arpents de bonne terre, dont la moitié est en pleine culture. D’un côté elle touche à ma plantation de la paroisse St. Charles, de l’autre elle est séparée du voisin par une petite rivière, qui l’en isole complètement. Il y a une jolie maison de campagne sur le bord du fleuve, entourée de magnifiques chênes verts, qui étendent leur ombrage devant la porte. Les écuries et remises sont en bon ordre, ainsi que les clôtures.

Je vous donne la jouissance de cette terre en commun, pour aussi longtemps que vous vous comporterez comme il faut.

Ces pauvres nègres ne savaient pas comment exprimer toute leur joie. Ils souriaient, tandis que des larmes de bonheur coulaient de leurs yeux.

— Avec votre argent, continua le capitaine, vous achèterez des chevaux, des bœufs, des mules et tous les instruments aratoires nécessaires.