ment où l’on se mettait à table pour diner. Après les vêpres, je voulus ramener Éléonore à Sorel, où sa tante lui avait fait promettre de retourner ce jour-là. Mme de Grandpré insista pour que nous restassions, pour tirer le gâteau des Rois, au souper.
— Il fera beau clair-de-lune, nous dit-elle, vous partirez après la fête. Il faut que vous assistiez au couronnement du roi et de plus je veux envoyer un morceau de gâteau à Mme Déguise.
« Dix heures sonnaient, mon cheval était attelé et attendait à la porte.
— Vous feriez mieux de rester jusqu’à demain matin, nous dit Mme de Grandpré.
— Oh ! non, merci, répondit Éléonore ; ma tante nous attend absolument ce soir.
— Combien pensez-vous mettre de temps à vous rendre ?
— Une heure, répondis-je en flattant orgueilleusement la tête de mon cheval, que je tenais par la bride ! Les chemins sont très beaux sur la glace.
— Je vous conseillerais de passer par terre. Je crains que la glace ne soit pas sûre. Les eaux montent, nous pourrions bien avoir une débâcle, nous dit M. de Grandpré en regardant la lune dont le disque était plongé dans une espèce de brume.
— Il n’y a pas de danger, lui répondis-je, dans moins d’une heure nous serons à Sorel.
— Je vous le souhaite. Adieu.