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DEUX DE TROUVÉES

attendre encore dix minutes, et s’il ne vient pas, j’irai voir moi-même où il peut être allé et ce qui peut le retenir.

Il se mit encore à parcourir son étude à pas longs et rapides, en allant de son fauteuil à l’horloge et de l’horloge au fauteuil. À chaque tour, il regardait au document et jetait en retournant un coup d’œil impatient sur l’horloge. Enfin n’y pouvant plus tenir, il agita avec violence le cordon d’une clochette, qui se trouvait près du fauteuil et qui communiquait à la cuisine.

Une vieille négresse accourut, s’essuyant les mains à son tablier de coton blanc.

— M. Pluchon n’est-il pas encore arrivé, Marie ? n’est-il venu personne me demander ?

— Non, mon maître.

— Marie, tu connais M. Pluchon ?

— Oui, mon maître.

— Eh bien ! aussitôt qu’il viendra, tu le feras entrer. Je ne suis à la maison pour personne d’autre, entends-tu, Marie ?

— Oui, mon maître.

— Quel temps fait-il ?

— Li mouillé, à gros lorage ; la pli y tombé comme une soupe.

— C’est bon, Marie, tu vas te mettre sur le perron de la porte et attendre là, jusqu’à ce que M. Pluchon arrive, et tu le feras entrer, mais pas d’autres, entends-tu ?

— Mais, mon maître, moué y fais le souper pou li, mon la marmite y es au feu, personne pou veillé li.

— Au diable ta marmite et toi aussi. Va où je te dis.