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UNE DE PERDUE

— Bonjour, monsieur. Tiens, c’est toi, Trim ! et où vas-tu donc ? Asseyez-vous, monsieur, dit Laté, en présentant un banc à Tom, et montrant à Trim un quartier de bois au coin de la cheminée.

— Nous allons faire un tour à la chasse, monsieur, continua Tom ; on dit qu’il y a bien des canards ?

— Mais oui, pas mal.

— Avez-vous eu beaucoup de visites dernièrement ?

Le vieux Laté jeta un coup d’un coup d’œill rapide sur Tom et Trim et répondit avec assurance :

— Non, nous n’avons eu personne depuis une dizaine de jours.

— Mais si fait, ajouta la vieille avec cette indiscrétion si particulière au sexe ; tu oublies ces deux messieurs qui sont venus ce matin, avec cette jeune…

Le vieux Laté lança à sa femme un regard qui l’arrêta tout court.

La vieille reconnut qu’elle avait fait une bétise, et croyant la réparer, elle ajouta :

— Ah ! c’est vrai, c’était la semaine passée !

Tom regarda Trim, qui lui fit un clin-d’œil.

— Mais, s’il n’est venu personne depuis plusieurs jours, continua Tom, comment se fait-il qu’il y ait tout près de la cabane, des marques de bottes encore fraîches ?

— De bottes ?

— Oui, de bottes ! Il y en avait deux bien distinctes, l’une plus petite que l’autre.

— Vous me surprenez, répondit le vieux Laté avec une indifférence assez bien jouée ; il faudrait qu’il fût venu quelqu’un pendant que nous étions allé à la pêche, ma femme et moi ; car je vous assure que je n’ai pas vu une âme depuis plus d’une semaine.