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DEUX DE TROUVÉES.

— Quand donc êtes-vous revenu de la pêche ?

— Ce soir tout tard. À propos, vous me faites penser à aller chercher le poisson, que j’ai laissé dans la pirogue ; excusez-moi un instant.

En disant ces mots, le vieux Laté se leva pour sortir. Trim tisonna le feu dans la cheminée, et y jeta quelques branches sèches. Trim, qui soupçonnait quelque chose dans la sortie du vieux Laté, le suivit presqu’aussitôt qu’il fut hors de la cabane. Il remarqua qu’il avait pris un bout de planche, qu’il traînait après lui. L’idée vint à Trim que le vieux cherchait à effacer quelque chose, à la manière particulière dont il dirigeait la planche, et rentrant aussitôt dans la cabane, il en ressortit avec un tison allumé. En deux pas il fut auprès des pirogues ; promenant son tison en l’agitant pour lui faire donner plus de clarté, il put distinguer l’empreinte toute fraîche encore d’un petit soulier de femme.

— Ah ! Ah ! M. Laté, dit Tom qui avait suivi Trim, et qui avait aussi remarqué l’empreinte du petit soulier, à côté de celles dos bottes, voici les mêmes traces que nous avons vues dans le bois, seulement qu’il y a aussi celles d’une femme ou d’une fille ! Pourquoi nous avez vous dit qu’il n’était venu personne ?

— Je vous assure que je n’en ai pas vues ! et ces traces, je ne les avais pas remarquées.

— Vraiment ! allons, pourquoi faire tant de mystère ? est-ce que par hasard vous auriez intérêt à cacher leur visite ? Allons donc ! ne dirait-on pas que ce sont des criminels qui se sauvent, plutôt que d’honnêtes personnes qui s’en vont à la chasse ou à la pêche ? Serait-ce même des pirates, ils ne prendraient pas plus de précautions pour se cacher.