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DEUX DE TROUVÉES.

— Non, mais j’ai des raisons de la connaître ; je la cherche, et c’est pour cela que je voulais vous voir. Vit-elle encore ?

— Pour ça je ne puis pas dire au juste. Elle n’était pas morte l’été passé ; car je l’ai vue passer dans un beau carrosse, dans la rue Notre-Dame. C’est une grande dame et riche ; mais je l’ai bien reconnue tout de même ; quoiqu’elle ne m’ait pas reconnu, elle. Je suis si changé, et il y avait si longtemps que l’on s’était vu. Depuis que le p’tit Pierriche a été emmené de cheux nous : ou plutôt depuis que nous sommes partis de St. Ours, on ne s’est plus revu. Elle avait perdu nos traces.

— Quel p’tit Pierriche ?

— Pierriche Meunier ; le fils à Alphonse et à elle ! qu’elle avait placé en nourrice chez nous, après que son père l’eut forcée de se remarier à M. Rivan ; un gros seigneur.

— Vous rappelez-vous bien le petit Pierriche ?

— Dame, je crois bien. Un petit grichou, pas plus haut que ça ; fin comme un renard, et pas malin. Ah ! oui, malin, pas pour faire du mal par exemple, mais pour faire des tours. Tiens, il me semble le voir, quand il montait à poil sur la grand grise à José… Mais ça, ça ne vous intéresse pas ; excusez-moi je l’aimais bien le p’tit, et j’aimerais bien à le revoir. Je crois pourtant que je le reverrai jamais, il doit être mort depuis longtemps.

— Il n’est pas mort ; et c’est justement pour vous dire cela, afin que vous l’aidiez à retrouver sa mère, que je suis venu vous trouver.

— Il vit mon p’tit Pierriche ! vous le connaissez, monsieur, dites-moi donc où il est, que j’aille le voir.