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UNE DE PERDUE

moment de ton entrée dans la salle ; il est bien loin, ma chère, de s’attendre à te voir ici ce soir.

— Quelle est cette personne, Milord, demanda Clarisse.

— Ah ! c’est une surprise que je veux vous faire à tous deux. Il croit que ton père est repassé en Angleterre depuis longtemps avec toi ; et tu ne t’attends guère, j’en suis sûr, à le rencontrer ici. Je vais bientôt te l’envoyer.

Lord Gosford n’eut pas plutôt passé dans le salon voisin, que la musique, qui avait été un instant interrompue, donna le signal d’un quadrille. Toutes les places furent bientôt prises. Mademoiselle Asile dansait en face de sa mère, d’où elle pouvait facilement examiner les traits et l’expression de la physionomie de la jeune personne que Lord Gosford leur avait présentée. Hermine était demeurée auprès de Clarisse, qu’elle examina avec intérêt pendant qu’elle parlait à sa mère. Le caractère de Clarisse et celui d’Hermine se ressemblaient trop, pour qu’elles ne devinssent pas bientôt amies.

— C’est, sans doute, la première fois que vous venezven Cauada ? lui demanda t-elle.

— Oui, Mademoiselle.

— Vous êtes venue dans la plus mauvaise saison de l’année, reprit Madame de St. Dizier ; nous entrons dans l’automne avec ses vents froids et ses pluies désagréables ; vous ne vous amuserez pas beaucoup.

— Il fait pourtant assez beau aujourd’hui, un peu frais, c’est vrai ; mais j’aime bien ce temps-là. Mon père eut cependant désiré venir plus tôt, mais ayant été retenu plus longtemps qu’il ne pensait dans la Caroline du Sud, ainsi que dans la Virginie, il fallait