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UNE DE PERDUE

nous nous ressemblons beaucoup, il s’ensuit qu’il nous a fait un compliment à toutes les deux.

— Mais qu’a-t-il donc dit ? Asile demanda.

— Que tu étais bien jolie et bien belle.

— Mais c’est un flatteur, n’est-ce pas, maman ?

Madame de St. Dizier sourit.

— Mais ça dépend, mes enfants ; s’il était sincère, ce n’était pas flatterie.

— C’est ce que je crois, reprit Hermine, car d’après ce qu’il m’a dit ensuite, je ne pense pas qu’il l’ait fait par flatterie.

— Que t’a-t-il donc dit, demanda Asile en mettant sa tête sur l’oreiller de sa mère.

— D’abord, il m’a parlé de la belle réunion de la soirée, il m’a dit qu’il trouvait que les anglaises étaient très-belles, avaient en général un teint plus frais et de plus belles couleurs ; ce qui n’était pas très-flatteur, comme tu vois ; mais il a ajouté qu’il préférait le teint plus chaud et plus animé des canadiennes, leurs yeux plus brillants, leur expression plus spirituelle, leur gaieté plus vive et plus naturelle. Je lui ai demandé quelles étaient celles qu’il trouvait les mieux mises. Il m’a répondu qu’il trouvait les anglaises plus richement mais les canadiennes plus élégamment habillées, montrant plus de goût et plus de fraîcheur dans leurs toilettes. Je crois qu’il est observateur, car il m’a fait certaines remarques sur des personnes que nous connaissons et qui étaient parfaitement vraies. Dites-moi, lui ai-je demandé, quelle est celle que vous trouvez la plus jolie dans le bal et qui vous plaît d’avantage.

— Tu n’aurais pas dû lui faire une telle question, lui dit Asile.