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DEUX DE TROUVÉES.

journée ou la soirée ; car elles n’avaient rien de caché pour elle. En effet, dans quel cœur pouvaient-elles mieux confier leurs pensées, même les plus intimes, que dans le cœur d’une mère ? Elle était ainsi mieux à même de guider leur jeune inexpérience, et de leur faire éviter les écueils auxquels elles pouvaient si souvent se trouver exposées.

Au retour du bal qu’avait donné le Gouverneur, Madame de St. Dizier s’était trouvée mieux en respirant le grand air pur et froid.

— Eh bien ! comment te trouves-tu maintenant, ma bonne maman, dit Asile en prenant les mains de sa mère et s’asseyant sur le bord de son lit, tandis qu’Hermine se penchait à son chevet.

— Je suis bien, mes enfants ; et vous autres êtes-vous fatiguées ?

— Ta demande n’est pas sérieuse, maman, reprit Hermine ; tu sais bien que je n’ai presque pas dansé ; je suis restée avec mademoiselle Gosford une partie du temps, et l’autre je l’ai passé avec M. de St. Luc.

— Comment le trouves-tu, M. de St. Luc ?

— Dis-nous d’abord comment tu le trouves toi-même et je te dirai ensuite ce que j’en pense.

— Mais je le trouve bien, très bien. J’aime sa physionomie franche et ouverte.

— Eh ! bien, moi aussi je le trouve très-bien ; il m’a fait un petit compliment, j’ai cru que c’était par flatterie, mais comme il l’adressait plus particulièrement à Asile, je lui ai pardonné.

— Comment, mais je ne lui ai pas dit dix mots de la soirée, reprit Asile, et je ne lui ai parlé que quand j’ai été te chercher.

— Justement, il ne te l’a pas dit à toi, mais il me l’a dit en parlant de toi, et comme il m’a ajouté que