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DEUX DE TROUVÉES.

Hermine apporta bientôt un bol à moitié rempli d’eau, et commença à vendre son plomb. Les deux premières à qui elle s’adressa surent si bien répondre, qu’elle ne put leur faire dire le mot défendu. Le troisième était M. de St. Luc.

— Tenez-vous bien, lui dit Hermine en lui montrant le bout trempé de sa serviette.

Les jeunes filles riaient.

— Voulez-vous acheter de mon plomb, Monsieur ?

— Non, Mademoiselle, répondit St. Luc d’un grand sérieux.

— Eh bien ! ilfaut pourtant que je vous en donne, reprit Hermine en lui frappant légèrement la figure du bout de sa serviette.

— Un gage, un gage ! Encore, encore le même, crièrent les jeunes filles, riant aux éclats.

— Comment trouvez-vous mon plomb ? M. de St. Luc.

— Ma foi, un peu humide.

— Pas trop humide ?

— Non.

Hermine, qui s’attendait à la réponse et qui était en veine de gaieté, aspergea généreusement sa victime et se mit à rire de bon cœur.

— Un gage, encore un gage, dit Miss Clarisse qui riait à gorge déployée.

St. Luc ne put s’empêcher de partager l’hilarité générale ; mais il trouva qu’il en avait assez. Hermine fit le tour et ne put obtenir de gage que de sa sœur qui par distraction se laissa prendre.

— Tirons les gages, maintenant, dirent les jeunes filles en se levant.