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UNE DE PERDUE

— Vous voyez que nous n’ignorons pas ce qui se passait d’ici à Sorel. Les troupes sont parties vers dix heures hier soir ; elles sont au nombre d’à peu près huit cents hommes, avec de l’artillerie et de la cavalerie ; elles ne sont plus qu’a deux lieues d’ici. Puis se tournant vers un des habitants qui était dans la salle au moment où St. Luc y était entré : n’est-ce pas, Stinéon, dit-il, en s’adressant à l’un d’eux, que c’était près du pont de l’Amiotte que les troupes étaient ?

— Oui, mon général, répondit l’habitant sans quitter sa place.

— Vous voyez bien, M. de St. Luc, que nous sommes au fait de tout ce qui se passe.

— Vous êtes admirablement bien informés. Mais veuillez bien me dire comment vous connaissez mon nom, et comment vous savez que j’avais un sauf-conduit de la main du gouverneur.

— Oh ! c’est bien simple. D’abord M. R. DesRivières, que je viens d’envoyer chercher, m’a dit qu’il vous attendait ; puis la lettre qu’il vous a écrite ainsi que le sauf-conduit du gouverneur étaient dans votre portefeuille que l’on m’a apporté et que voici, dit-il en le lui présentant. Vous me pardonnerez d’en avoir usé ainsi ; sans cela, ignorant qui vous étiez, je n’aurais pu donner les ordres de vous laisser passer ; et vous eussiez été exposé à des désagréments, comme l’officier qui vous accompagnait et que l’on amène prisonnier à cet instant.

— Le lieutenant Weir est prisonnier ?

— Il a voulu faire des menaces, ils ont dû l’arrêter ; s’il n’en eut pas fait et s’il eut livré ses papiers, on ne lui eut rien fait. Mais, M. de St. Luc, examinez votre