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DEUX DE TROUVÉES.

— Tonnerre, dit Meunier, en accourant, j’ai envie de les faire tous prisonniers ; ils ne sont qu’une cinquantaine, qui ne valent pas mieux qu’autant de vaches. Vous autres faites autant de tapage que vous pourrez avec vos cornes, un charivari d’enfer, pendant que je vais aller trouver Siméon à la coulée.

Les soldats s’étaient arrêtés à quelques arpents de la coulée, avançant lentement, l’oreille au guet.

Quand Meunier fut arrivé auprès de Siméon, il lui fit part de ses remarques, et de la chance qui se présentait de les faire tous prisonniers.

— Ne fait pas cela, répondit Siméon ; le général a défendu expressément de poursuivre les troupes. Il a ses raisons.

— Mais nous pouvons au moins les désarmer ?

— Quant à ça, il n’y a pas de mal ; nous cacherons les fusils, ou nous les donnerons aux amis. Le général n’en saura rien. Et de plus nous allons leur faire prendre un bain dans la coulée.

— Les voilà ! que va-t-on faire ?

Les soldats qui, en ce moment, semblaient obéir à un chef, avaient repris leurs rangs. Quand ils ne furent plus qu’à une vingtaine de pas du pont, Meunier sonna de la corne ; et Siméon cria : — Stop ! stop !

— Qui va là ? répondît quelqu’un de la troupe.

— Vous allez le savoir, reprit Siméon en anglais. Que celui qui commande avance. „

— Que voulez-vous ? demanda un sous-officier qui paraissait avoir pris le commandement, en faisant quelques pas en avant

— Voici ce que vous allez faire ; vous allez mettre bas les armes d’abord, puis vous retournerez à St.