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UNE DE PERDUE

Denis prisonniers. Faites vite, sinon nous allons tirer sur vous, et vous êtes tous morts.

— Où est le colonel Gore ?

— À St. Ours, prisonnier.

— Ne pourrons-nous pas être conduits à St. Ours ?

— Oui, mais auparavant déposez vos armes.

— À quelle distance sommes-nous de St. Ours ?

— À peu près une lieue. Allons, dépêchez-vous.

Le ton de Siméon était si péremptoire ; le bruit des cornes avait annoncé un si grand nombre de poursuivants, qui étaient néanmoins invisibles, sans doute à cause de l’obscurité, pensaient les soldats ; et d’ailleurs le cliquetis formidable de fusils que l’on armait en arrière de la clôture et de l’autre côté du pont, où Meunier et les jeunes gens faisaient vigoureusement jouer les batteries de leurs quatre fusils, que le caporal, après s’être consulté avec les siens, déclara qu’ils étaient prêts à mettre bas les armes.

— Si nous livrons nos armes, dit-il, nous garantissez-vous qu’il ne nous sera rien fait d’ici à St. Ours ?

— Oui, d’ici là ; mais arrivés à St. Ours, je ne réponds pas que vous ne serez pas faits prisonniers.

— Où faut-il mettre les armes ?

— En faisceaux au milieu de la route ; après quoi vous descendrez sur le bord de la rivière, et traverserez la coulée à l’eau.

Les soldats, se croyant fort heureux d’en être quittes à si bon marché, déposèrent leurs armes, descendirent à la berge de la rivière, où ils traversèrent la coulée ayant de l’eau jusque sous les bras.

Aussitôt qu’ils entendirent les pas des soldats au delà de la coulée, ils allèrent s’emparer des mous-