avoir mis au fond de son chapeau, il les étendit dans un cabaret qu’un domestique tenait à la main.
— Mêlez-les comme il faut, dit-il à celui qui tenait le cabaret. — Le premier à tirer dit le colporteur, c’est Bibi. Avez-vous objection à ce qu’il tire le premier, ou voulez-vous qu’il ne tire que le dernier ?
— Suivons l’ordre de la liste, dit M. de Rouville.
— Viens ci, Bibi ; prends un morceau de papier.
Le chien flaira quelque temps et prit dans sa gueule un des morceaux de papier. Chacun tira à son tour. Les papiers furent ouverts. Bibi avait gagné, l’un des officiers qui se doutait de quelque tour, prit les papiers, les examina, les compara, les mit devant la lumière : mais rien n’indiquait une supercherie.
— Eh bien ! Bibi a gagné, dit M. de Rouville. Voulez-vous me vendre la boîte de cigares, maintenant ?
— Bibi ne demandera pas mieux, je pense ; les deux piastres et demie lui vaudront mieux en viande qu’en tabac.
Les cigares furent trouves excellents.
— En voudriez-vous une boîte ? demanda le colpolteur en s’adressant au colonel ; je pourrais aller vous en chercher une chez un habitant, où je vais aller coucher ce soir, et je l’apporterai ici demain à midi.
— Qu’estce qu’il dit ? demanda le colonel.
M. de Rouville lui ayant répété en anglais ce que venait de dire le colpolteur :
— Dites-lui, répondit le colonel, que demain à midi nous serons loin d’ici, mais que s’il veut l’ap-