Page:Boucherville - Une de perdue, deux de trouvées, Tome 2, 1874.djvu/259

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
260
UNE DE PERDUE

— Continuez ; je pvends note.

— Qui s’en allait du côté de la rue McGill. Je lui demande s’il n’a pas vu passer une femme qui courait ? Il me répond que oui, en me désignant le côté opposé à celui où il allait. — Je ne perds pas de temps. Je reprends ma course ; et, après avoir couru une bonne escousse, je rejoins, en effet, une femme qui courait. C’était une vieille irlandaise, à moitié soûle ! C’était de ma faute ; j’avais demandé au nègre s’il avait vu une femme.

— Tvès maladvoit ! Comment voulez-vous qu’il pvit un garçon pouv une fille ? et vous de pvendre une irlandaise pouv un garçon ! C’est tvop stupide, pav exemple ! C’est tvès bête, même !

— J’en conviens. Aussi m’y suis-je mieux pris aujourd’hui.

— Probablement ! continuez ; je pvends note.

— Je me suis rendu cette après-midi à la prison. J’ai fait venir à la grille, l’un des prisonniers, que j’avais vu à la police jeudi soir. Moyennant une piastre, je lui ai fait raconter tout ce qui s’était passé lors de l’assaut sur la jeune femme. Il m’a dit qu’elle avait un manteau ; qu’elle portait un petit panier, dans lequel il y avait une bouteille et quelques provisions. Qu’elle était entrée dans un clos de bois dans la rue St. Maurice lorsqu’ils l’attaquèrent. Qu’elle fut délivrée des mains du P’tit loup, qui voulait lui faire du mal, par un homme auquel vint se joindre le nègre qui les avait livrés à la patrouille.

— À la bonne heubve ! Vous vous êtes mieux pvis aujouvd’hui, continuez : je pvends note.

— Il m’a montré un petit porte-monnaie qu’il avait pris à la jeune femme, dans lequel il y avait une