Page:Boucherville - Une de perdue, deux de trouvées, Tome 2, 1874.djvu/272

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
273
DEUX DE TROUVÉES.

— Oh ! faut prendre l’ours avant de vendre la peau, lui répondit-on.

— Pas vendve ; pvendve.

— Nous fendre ? ça ne se fait pas si aisément.

— Non pas fendve ; pvendve.

— Nous allons te pvendve sous une tonne, marche !

Il fut conduit dans le grenier où on le mit sous une tonne vide, que l’on assujettit fermement par le moyen d’une barre de bois, que l’on plaça en travers sur le dessus.

— Je ne crois pas qu’il puisse bouger, dit l’un des deux jeunes gens.

— Il est bien là. Qu’allons-nous faire maintenant ? Il y en a encore un autre qui doit venir. Nous allons guetter à la même place, où nous avons empoigné celui-ci.

— Je crois que je ferai mieux de veiller celui-ci ; veille l’autre. Tu m’avertiras, si tu le vois venir.

— Regarde de temps en temps à la lucarne de devant, car on pourrait venir par la rue du collège.

St. Luc, entendant le signal que donnait Henriette, se rendit près d’elle.

— Nous, allons maintenant partir, M. de St. Luc lui dit-elle, en lui prenant le bras. Vous avez subi noblement votre première épreuve.

— Je suis prêt à en subir une seconde, pour vous plaire.

— Bien vrai ?

— Oui, bien vrai ; essayez ! Il lui serra affectueusement la main.

— Si je vous priais de né pas me serrer la main si fort ?

— J’obéirais, dit-il, en riant.