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UNE DE PERDUE

— Et si je vous priais de me procurer une bonne voiture avec de bonnes robes, bien chaudes, et, surtout, avec un bon cheval ; pourriez-vous le faire ? vous voyez, continua-t-elle, en riant à son tour, que je mets considérablement votre amour à contribution.

— J’ai justement ce qu’il vous faut, je serai moi-même le conducteur. À quelle heure la voulez-vous ? À quel endroit vous trouverai je ?

— Disons à huit heures précises, au coin de la rue McGiil et St. Joseph.

— Où je vous ai vu la première fois ?

— Justement : ce sera le lieu du rendez-vous. Nous y arrivons. — Maintenant, séparons-nous jusqu’au revoir. — À tantôt.

Voici comment M. Edouard se trouvait seul, dans le clos de bois, lorsqu’il fut arrête, — Quand le volontaire lui eut confié tout ce qu’il avait pu apprendre concernant la retraite des chefs patriotes, il résolut de profiter de ces révélations pour gagner seul la récompense. IL lui dit donc avec un air d’indifférence :

— Mon chev ami, vos venseignements me paraissent assez bons ; mais comme je vous l’ai dit, il faut de la pvudence et de la discvétion. Il faut que je sovte un instant ; dans une heuve ou deux je sebvai de vetoufv, — venez à huit heufv. Si je ne suis pas ventvé, vous m’attendvez jusqu’à neuf heufv ; alov nous ivons ensemble. Si je ne suis pas vevenu, vous febvez ce que vous voudvez, c’est que je ne poufvez pas veveni. — Tachez d’être ici à huit heuves ; je viendvai juste à cette henve-là. Il faut absolument les pvendve cette nuit. En m’attendant vous pven-