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DEUX DE TROUVÉES.

m’envoyer ce soir. Vous dovoz avoir quelque chose à me donner ?

— Oui, voici une note ; je vais attendre la réponse.

— La réponse est bien courte, dit Barsalou, en revenant de la maison, où il avait été lire la note que lui envoyait le Dr. Chénier : dites-lui « que tout est prêt et que les hommes sont arrivés ce soir. » Je l’attendrai ici cette nuit ; dites-lui que le mai est tombé, afin qu’il ne se trompe pas de maison.

— C’est bien ; je vais le lui dire. Retournons maintenant, M. de St. Luc ; vous touchez à la fin de votre temps d’épreuves.

— je voudrais qu’il durât longtemps, répondit St. Luc en reprenant, au grand trot de son cheval, le chemin de la ville. Où vais-je vous mener ?

— À la même maison, dans la rue de la Montagne. Je n’y serai qu’un instant, de là, vous me conduirez dans le faubourg Québec, chez un nommé Vadeboncœur ; il doit me tenir prêt un cheval, tout attelé, pour mon frère et son compagnon, qui doivent sortir de la ville cette nuit et gagner la campagne.

— Il leur faudra un bon cheval, car ils pourront être reconnus et poursuivis ; avez-vous remarqué comme nous avons été examinés en passant à la barrière ?

— Je le sais ; et malheureusement il ne peut me louer son meilleur cheval, pareoqu’il boite ; il dit néanmoins, que celui qu’il va me procurer est assez bon.

— Toutes vos mesures sont-elles bien prises ?

— Depuis huit jours, je n’ai cessé de marcher pour lui ; la nuit comme le jour, il m’a fallu aller prendre des renseignements, veiller continuellement à ce que