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Page:Boucherville - Une de perdue, deux de trouvées, Tome 2, 1874.djvu/52

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DEUX DE TROUVÉES.

— Ouï, oui, s’écrièrent plusieurs voix ; Trim ton histoire !

Sir Arthur s’étant joint aux autres pour demander l’histoire de Trim, ils se placèrent à l’entour du nègre qui céda de bon cœur à leur désir.

Trim avait à peine commencé, qu’il s’arrêta subitement et écouta ; puis, étendant la main vers l’amont du bayou, « une pirogue » dit-il.

En effet, une petite pirogue, dans laquelle étaient assis un homme et une femme qui nageaient avec vigueur, fut bientôt en vue.

Quelques instants après elle accostait ; le vieux Laté et sa femme débarquèrent.

— Où allez-vous ? leur demanda Lauriot, et qu’y a-i-il de nouveau ?

— Tous les nègres de la côte sont révoltés. L’habitation St. Charles doit être brûlée.

— L’habitation St. Charles, dit Trim.

— Oui. Du moins on le pense ; et le maître de l’habitation n’arrivera pas assez tôt pour la défendre. Il court de grands dangers.

Trim n’en entendit pas d’avantage ; je cours au secours de mon maître, dit-il à Sir Arthur, voulez-vous me permettre de partir ?

En disant ces mots, il sauta dans la pirogue du père Laté, sans s’inquiéter des réclamations de ce dernier, et s’éloigna rapidement.