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UNE DE PERDUE

pou bayou Goglu. Moué conné bayou Latreille ; moué savé y avé piroques là, et au bayou Goglu itou.

— C’est bon, je crois que tu as raison, Trim, lui dit Lauriot : tu vas aller au bayou Latreille, et si là tu découvres quelque chose, tu viendras nous chercher, car je ne connais pas ces chemins entre les deux bayous. Si tu ne penses pas que Cabrera soit passé par là, tu viendras nous rejoindre avec les hommes qui vont t’accompagner.

Trim, Tom et quatre hommes partirent pour le bayou Latreille. Ils portaient tous à leur ceinture une paire de pistolets, un Bowie Knîfe, et une carahine sur l’épaule. Sir Arthur, Lauriot et les autres prirent le sentier qui conduisait au bayou Goglu.

Le soleil était depuis quelque temps descendu sous l’horizon, et les ombres de la nuit commençaient à se répandre sur la campagne. Trim se mit à la tête de son parti, et le conduisit, en suivant la rive du Mississipi, jusqu’à près d’une lieue plus bas que l’endroit où ils avaient débarqué ; de là il prit à travers les champs et alla droit au grand bois. Quand ils arrivèrent au bois, la nuit était tout à fait tombée, et l’obscurité de la forêt était si profonde, qu’ils avaient de la peine à distinguer à deux pieds en avant. Trim s’arrêta un instant, jeta un coup d’œil rapide sur les différents arbres qui bordaient la lisière de la forêt, et satisfait de son examen, il s’enfonça dans le bois. Il n’y avait ni sentier, ni aucune marque qui semblât pouvoir lui indiquer son chemin ; cependant il marchait avec rapidité, droit en avant, sans dévier à droite ni à gauche ! Tom le suivait de près, et les autres étaient obligés de courir, pour ne pas s’en éloigner. Ils gardaient tous un