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DEUX DE TROUVÉES.

profond silence. Après une quarantaine de minutes de marche dans la forêt, Trim s’arrêta, prit une allumette chimique, et, la frottant contre la manche de son gilet, l’alluma. Il fit un feu de branches sèches qui, en quelques instants, jeta une assez vive lumière sur les arbres d’alentour.

— Que veux-tu faire, Trim ? lui demanda Tom.

— Moué voulé trouvé fourche des sentiers ; lui répondit Trim à demi voix, en lui faisant en même temps signe de parler moins haut.

Trim, après avoir attentivement examiné le terrain, prit un tison et, éteignant les restes du feu avec son pied, fit signe aux hommes de le suivre. Il marchait en tenant près de terre le bout allumé de son tison. Chacun suivait en silence, sans trop savoir ce que Trim voulait faire. Ils ne tardèrent pas à arriver à un endroit où le sentier qu’ils avaient suivi depuis quelques instants, s’élargissait tout à coup et se trouvait coupé par un autre sentier à angle droit. Trim avançait lentement, examinant attentivement toutes les empreintes de souliers et de pieds nus, qui se trouvaient encore fraîches sur la terre humide. Après s’être assuré qu’aucune trace récente ne gagnait dans le sentier transversal, il fit signe à Tom de se baisser, pour examiner deux traces de bottes, dont l’une était beaucoup plus large que l’autre, venant du nouveau sentier.

— Je vois bien deux traces, mais ce, sont celles de deux hommes, il n’y a pas le pied d’une fille là, dit Tom.

— Non, pas fille ; mais vois-ti cti pied là ? y l’été pu petit que l’autre, pourquoi l’y été plus enfoncé ? L’y portait qué chose, peut-être mamselle Sara ?