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DEUX DE TROUVÉES.

— J’avais été effrayé par d’affreuses menaces, et ensuite cajolé par des promesses. Mais je regrette bien vivement ce que j’ai dit.

— Allons, Pluchon ! Je te plains encore plus que je ne te méprise.

— Que faire ? oh ! mon Dieu !

— Que faire ? je vais te le dire, ou plutôt, tu vas commencer par me raconter bien en détail, sans oublier aucune circonstance, entends-tu, sans rien omettre, tout ce qui s’est passé, depuis notre dernière entrevue jusqu’à ce moment ; et après, je te dirai ce qu’il faudra faire. Relèves-toi.

Pluchon raconta tout au docteur, sans omettre le moindre détail.

Le docteur avait écouté avec une profond attention.

— Est-ce bien tout ?

— Oui.

— N’as-tu rien dit autre chose dans ta déposition ? réfléchis bien, je pourrai la voir demain, et si tu me trompes !

— C’est tout, c’est bien tout ; ah ! docteur ! j’en ai bien du regret. Si je pouvais réparer.

— Tu ne peux pas tout réparer, parceque le scandale est fait ; parceque ma réputation est compromise : mais tu peux réparer jusqu’à un certain point le mal que tu m’as fait. Heureusement que tu as donné ta déposition sous le coup de menaces et de promesses. Ceci est contre la loi ; on ne peut s’en servir devant les tribunaux, à moins que tu ne la corrobores de vive voix à l’audience le jour du procès.

— Vraiment ?