Page:Boucherville - Une de perdue, deux de trouvées, Tome 2, 1874.djvu/9

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
10
UNE DE PERDUE

— C’est possible, Trim, mais c’est pas sûr ; qu’allons-nous faire ?

— Nous va allé droite à la cabane du vieux Laté ; son la cabane y l’été sur bord du bayou Latreille.

Ce vieux Laté était un pêcheur qui avait fixé sa demeure à l’entrée du bayou Latreille. Il avait toujours quatre à cinq pirogues à l’usage des chasseurs et des jeunes gens qui venaient passer quelques jours en parties de pêche, desquels il était généreusement payé pour l’hospitalité qu’il leur donnait ou pour les pirogues qu’il leur prêtait. Trim savait bien cela, et c’est ce qui lui causait quelques doutes, à l’égard des marques de bottes qu’il avait découvertes ; elles pouvaient être celles de quelques chasseurs ou pêcheurs, qui auraient récemment visité le vieux Laté.

— Nous n’avons pas besoin de tant nous embarrasser de ces empreintes de pieds, dit Tom ; nous n’avons qu’à nous informer du vieux Laté, il nous dira s’il a vu passer par ici un homme et une jeune fille.

— Vieux Laté, pas dire rien, reprit Trim ; lui conné comment gardé son langue, quand payé pou pas parlé !

— Eh bien, nous le payerons pour qu’il parle.

— Whist ! continua Trim en clignant un œil, vieux Laté fin renard. Lui pas disé si Cabrera l’été passé ; non, moi conné trop ben vieux Laté, lui l’été un contrebandier.

— Dans ce cas, en avant et marchons, nous prendrons d’autres moyens.

Bientôt Trim, qui avait pris le devant et marchait au pas accéléré, s’arrêta pour donner le temps à ceux qui le suivaient d’approcher.